Cet été, la Maison Taittinger ouvre en grand ses portes ! Entièrement repensé pour une meilleure expérience, vous découvrirez le nouveau visage de son site historique de la colline Saint-Nicaise à Reims. Véritable cœur battant des activités de la Maison, Saint-Nicaise est LE lieu pour découvrir, visiter et déguster l’univers Taittinger. 

Afin d’accompagner cette réouverture, nous vous racontons ici, en plusieurs épisodes, son histoire et ce qui le relie à la famille Taittinger. 


La refonte des jardins de Saint-Nicaise, une ode végétale à la Maison Taittinger

Le siège historique de la Maison Taittinger, place Saint-Nicaise à Reims, est en pleine transformation. Vitalie Taittinger et l’architecte Giovanni Pace ont œuvré pour parvenir à une réhabilitation complète du bâtiment Art déco et à la création d’un dialogue, qui n’existait pas, avec le jardin attenant. 

Pour créer ce dialogue entre le bâti et le parc, la maison Taittinger a fait appel à Triptyque / CDCP, une agence de paysagiste crée par trois jeunes femmes – Cécile Allouis, Roxane de Buttet Nowak et Clémence Duguit – à l’issue de leur cursus de formation à L’École du paysage de Versailles. Pour la maison Taittinger, le cahier des charges était simple. Il s’agissait de créer un jardin qui soit fidèle à ses valeurs, accueillant, et qui puisse aussi, selon les mots des trois paysagistes de Triptyque, « matérialiser un trait d’union entre tradition et modernité, structure et poésie ». 

Pour cela, elles s’immergent dans les archives et les plans, s’imprégnant du bâtiment de Saint-Nicaise, se passionnent pour l’histoire des crayères, ces anciennes carrières devenues caves, creusées dès l’époque romaine et aujourd’hui inscrites sur la liste du patrimoine mondial l’Unesco (Coteaux, maisons et caves de Champagne). Une ligne directrice se dessine. En son centre, le bâtiment Art déco, son architecture, son péristyle réinventé. Au-dessous, les crayères, invisibles au sol, indissociables du site, et qui posent aussi une contrainte : l’impossibilité de creuser le sol là où elles se trouvent. Les jardins dans leur ensemble révélaient quant à eux un vrai potentiel. « Le site était complexe et passionnant, notamment du fait de la présence des crayères, estime Clémence Duguit. Nous avons tout de suite pensé à la ligne comme fil conducteur ». En effet, ces « lignes » sont présentes sur le bâtiment, avec les colonnes du nouveau péristyle et d’autres éléments. Elles évoquent aussi les rangs de vignes et, lorsqu’elles s’entrecroisent, la lettre T, graphique, que l’on voit sur la plupart des bouteilles de la maison Taittinger. « La poésie est quelque chose d’important pour la famille Taittinger, c’est donc une dimension que nous avons essayé d’intégrer à notre projet » ajoute Cécile Allouis.

Prendre pour référence la « ligne », c’est aussi se donner la possibilité de délimiter des espaces singuliers et de révéler, en creux, l’existence fantomatique des caves sous le site. « Nous avons pensé ces jardins dans une forme d’archéologie végétale, qui se présenterait au visiteur comme un négatif de ce monde souterrain ». Dans le parc de grandes bandes plantées et dans la cour, un calepinage de deux types de béton, dont l’un inclut des éclats de verre de bouteille, permettent de révéler les galeries. Pour le choix des plantations qui agrémentent les jardins, la priorité a été donnée à des essences adaptées au sol et au climat, « à des éléments qui véhiculent une certaine élégance, une sobriété, à l’image de la maison Taittinger », souligne Clémence Duguit. Rien de clinquant, rien d’extravagant, des couleurs qui renvoient à celles des étiquettes des bouteilles de la maison Taittinger, pour animer la cour ». Une recherche dans les archives a également permis de révéler qu’en son temps, le célèbre créateur de roses anglaises, David Austin, avait imaginé pour Claude Taittinger, alors dirigeant de la maison Taittinger, une rose appelée Coniston® (Comtes de Champagne), dont les teintes évoquent celles du vin de Champagne. Renommée, elle retrouvera sa place dans les jardins de Saint-Nicaise.

« Nous recherchions à dessiner un jardin simple mais qui puisse remplir plusieurs types de fonction, observent les paysagistes de l’agence Triptyque. La première est celle de l’accueil des visiteurs, pour lesquels nous avons réalisé des bancs en béton bas carbone – une technologie innovante et à l’empreinte carbone réduite, placé des pots, imaginé des recoins, et pour lesquels tout a été pensé comme une invitation à la déambulation ». Cet espace, elles l’ont voulu « chaleureux, accueillant ». Dans ce paysage de lignes, le détail de certains angles des bacs reprend les découpes des nouvelles colonnes imaginées par Giovanni Pace dans la rénovation du bâtiment principal pendant que l’arrondi en quart de lune des assises en pierre, évoque certains détails anciens du bâtiment (marquise, corniche, plafond…). Un dialogue créatif s’instaure alors entre architecture et jardins. Viennent ensuite des espaces suffisamment vastes, non plantés, pensés pour accueillir des réceptions. Enfin, explique Clémence Duguit, « nous voulions offrir à Vitalie et à la famille Taittinger des endroits plus secrets, confidentiels, où l’on peut trouver un peu plus d’intimité, prendre le temps de s’arrêter ». Ceux-ci seront aménagés dans les prochains mois. Enfin, la partie arborée du jardin a, elle aussi, été repensée et des essences locales seront ajoutées dans le sous-bois. À l’automne, les lignes plantées du parc révèleront des teintes jaunes, ocres, évocation végétale et douce du vin de Champagne et de ces quelques journées pendant lesquelles les vignes prennent ces couleurs flamboyantes avant d’entrer en sommeil jusqu’à l’année suivante. Toute une palette, donc, d’images et de sensations, qu’il conviendra de découvrir début 2025.

La rose Coniston® (Comtes de Champagne)
Texte : Cyrille Jouanno