C’est le champagne préféré de James Bond dans le premier volume de la saga, c’est aussi celui qui apparaitra à l’écran dans « Bons Baisers de Russie ». De 1953 à 1964, le champagne Taittinger occupe une place de choix dans le cœur de l’agent 007.

Si le Champagne Taittinger accompagne depuis de nombreuses années de grands événements cinématographiques comme les récompenses britanniques « BAFTA » et « BIFA », c’est parce que le cinéma parle de son temps et qu’il est, à ce titre, essentiel aux yeux de la famille Taittinger. « Le cinéma permet de se projeter dans ce qui traduit l’esprit d’une société, ses rêves, ses angoisses, son quotidien » déclarait Vitalie Taittinger, lors d’une interview pour Le Figaro.

L’histoire qui lie le Champagne Taittinger à l’univers du cinéma remonte, sur le papier, à l’année 1963. Nous sommes le 9 avril. Claude Taittinger, alors dirigeant de la Maison, reçoit une lettre de Ian Fleming, le célèbre auteur de James Bond. Quelques mois auparavant la première adaptation d’un James Bond, « Dr No », est sortie au cinéma – si Ian Fleming était déjà connu pour ses romans, il est donc à cette période à l’apogée de sa notoriété. Bien qu’aucune source matérielle ne nous éclaire sur le contexte de leurs premiers échanges, les deux hommes se seraient rencontrés sur un tournage.

Claude Taittinger ayant fait parvenir à Ian Fleming quelques bouteilles de la cuvée Comtes de Champagne Blanc des blancs 1953, il est question, dans la lettre de ce dernier, de remercier son expéditeur pour l’attention, et d’ajouter un soupçon de fantaisie par quelques lignes d’humour forcément britannique :

« Malheureusement, James Bond se trouve actuellement au Japon, où le pauvre homme n’aura rien d’autre à boire que du saké. J’essaierai de jouer fair-play avec lui, mais il se pourrait bien que, lorsqu’il reviendra, il ne trouve que des bouteilles vides. Mais celles-ci sont tellement belles qu’il pourra certainement les transformer en lampes ! »

L’auteur conclut sa lettre : « Encore mille mercis pour votre geste très généreux et mes plus chaleureuses félicitations pour avoir produit le meilleur champagne du monde ».

 « Le meilleur champagne du monde », ces quelques mots étaient bien sûr une référence à ceux qu’il a lui-même fait sortir de la bouche de l’agent 007 dans le tout premier roman de la saga des James Bond, « Casino Royal », sorti en 1953. Alors que Bond se trouve au casino de l’hôtel Le Splendide avec la charmante Vesper Lynd, il avance :

— « Si vous êtes d’accord, j’aimerais boire du champagne ce soir. C’est un vin gai et il convient aux circonstances. Du moins, je l’espère ».
Le doigt posé sur la carte, Bond s’adressa au sommelier :
— « Le Taittinger 45 ? »
— « C’est un grand vin, Monsieur, dit le sommelier. Mais si Monsieur permet, et il pointa avec son crayon, le Blanc de Blancs brut 1943, de la même marque, est incomparable. »
Bond sourit. « Qu’il en soit ainsi, » dit-il.
— « Ce n’est pas une marque très connue, Bond expliqua à sa compagne, mais c’est probablement le meilleur champagne du monde. »

L’histoire entre James Bond et Taittinger se poursuivra à l’écran dans « Bons baisers de Russie », sorti au cinéma en 1964, lorsque dans le wagon-restaurant de l’Orient Express l’agent 007, interprété par Sean Connery, commandera « une bouteille de Blanc de Blancs », faisant référence à la cuvée Comtes de Champagne Blanc de blancs. Donald ‘Red’ Grant, chargé d’éliminer le héros, y versera d’ailleurs discrètement un somnifère puissant afin de le capturer. Mais Bond étant Bond, il parviendra à retourner la situation pour finalement tuer son ennemi.

Si la présence de Taittinger dans l’univers de James Bond s’est arrêtée après « Bons baisers de Russie », le lien entre la Maison et le grand écran, lui, ne s’est jamais rompu. Ce sera précisément l’objet d’un prochain article, à paraître très prochainement. Restez connectés.

Lettre Ian Fleming - Claude Taittinger - James Bond
La lettre de Ian Fleming, adressée à Claude Taittinger (1963)