Aujourd’hui implanté dans huit pays, ce Prix international de cuisine d’auteur mondialement reconnu reste à l’affût des lieux où s’invente la cuisine d’aujourd’hui – en France et ailleurs. Il connaitra le 31 mai, sa 54ème édition.
« Le Taittinger évolue, mais il a été créé pour les chefs et se trouve toujours entre leurs mains. », se félicite Jean-Pierre Redont. Secrétaire général du Taittinger, il s’investit à ce titre pleinement dans l’organisation de ce Prix international de cuisine d’auteur, désormais historique, qui connaîtra le 31 mai, sa 54ème édition. Il faut le dire, le Taittinger a bien contribué à la reconnaissance des chefs, devenus aujourd’hui les figures incontournables du paysage culinaire. Lors de sa création par Claude Taittinger, son but était bien de valoriser et de faire découvrir de jeunes chefs de grand talent à une époque où la « star » d’un restaurant n’était pas encore son chef mais son maître d’hôtel. Ayant eu pour premier lauréat Michel Comby, le Prix donna par la suite à de nombreux jeunes chefs l’occasion de sortir de l’ombre et d’épouser une belle carrière. Joël Robuchon, Michel Roth, Régis Marcon… tous figures de proue de leur génération comptent ainsi parmi les lauréats. Ils furent rejoints plus tard par Charly de Wijs, Lars Van Galen, Christophe Schmitt, Jérémy Desbraux, Kenichiro Sekiya, Charles Coulombeau…
Chefs et artistes
International depuis ses débuts, le Taittinger est aujourd’hui présent dans huit pays, un mouvement qui n’est pas sans lien avec les aventures menées par de grands chefs français à l’étranger. « Le prix se transforme, précise Jean-Pierre Redont. Il est devenu plus international, se tournant vers des pays où l’émergence de jeunes chefs particulièrement talentueux se confirme, à l’image des pays scandinaves ou du Pérou, bientôt des États-Unis. Nous ne pouvions pas tourner le dos à cette internationalisation de la cuisine. La France est et demeure une référence mondiale, mais elle a aussi essaimé. » Les chefs étrangers viennent en France ; certains repartent et la transmission s’opère loin de nos frontières.
Peu à peu, se dégage également une nouvelle philosophie pour ce Prix culinaire, toute à la fois gardienne de ses traditions et en prise avec son époque. « Ce que nous recherchons, dans cette nouvelle formule du Prix, c’est encore plus l’expression d’une personnalité, d’une culture. Auparavant, le plat était servi pièce entière à partir d’une liste d’ingrédients dont il convenait de ne pas sortir, assure Jean-Pierre Redont. Désormais, le plat est servi à l’assiette, le jury propose un produit phare et c’est au chef d’y apporter ses propres ingrédients pour le magnifier. Nous cherchons des chefs qui seront en mesure d’associer à une maîtrise technique exceptionnelle, une dimension extrêmement créative ; des chefs qui sauront exprimer leur personnalité, avec les produits de leur pays, avec les produits qu’ils aiment travailler. »
Transmission
Si le jury désigne toujours le candidat au terme d’une dégustation de plats anonymes, les échanges sont favorisés puisqu’un entretien suit la dégustation. Certains se présentent plusieurs fois, des amitiés naissent à l’occasion de ce Prix. Surtout, une grande solidarité s’exprime entre les chefs, la transmission s’opère. « C’est ce qui est formidable avec ce Prix qui, entre jury, candidats et commis, rassemble presque trois générations de cuisiniers, explique Jean-Pierre Redont. C’est une opportunité pour certains. Un jeune chef a par exemple été embauché par l’un des membres du jury. » Une première sélection des candidats a été réalisée dans les pays participants et seul un candidat par pays a pu être retenu pour participer à la finale internationale qui aura lieu dans quelques semaines.
Riche d’une histoire débutant en 1966, le Taittinger s’ancre dans un certain sens de la tradition mais n’oublie pas de se renouveler. Ayant le goût pour la créativité et le contraste, les profils mis en lumière par le Prix sont finalement ceux d’artistes portant un regard aiguisé sur l’assiette et dont les idées créatives peuvent se matérialiser car ils sont, aussi, des techniciens de haut vol.