Les musiques du monde seront à l’affiche du concert événement Sing’in, le 25 juin. Airs traditionnels, Bobby McFerrin, Charles Aznavour, Adèle… Un programme éclectique dans lequel – sous la direction du chef de cœur Paul Smith – évolueront une flûtiste, deux sopranos, un champion de beatbox – le Berlinois Mando – et des élèves de l’école élémentaire Gallieni, à Orgeval, un quartier d’éducation prioritaire de Reims.
L’association Sing’In, antenne française de la Fondation VOCES8 co-fondée par le chef de cœur et compositeur britannique Paul Smith, entend promouvoir « l’éducation musicale pour tous ». Pour cela, le jeune chef s’appuie sur la méthode VOCES8, qu’il a imaginée et qui met le chant au cœur du parcours éducatif de chaque enfant pour lui permettre de « s’émanciper, s’épanouir, se dépasser ».
Administratrice de production et responsable des projets de l’action culturelle au sein de l’équipe des Flâneries musicales de Reims, Corinne Herbay se félicite de ce projet « fondé sur une méthode d’apprentissage du chant choral sans lecture de la musique ». Tout passe alors par le regard, le geste et de partitions simplifiées correspondant à de petites parties chantées. Paul Smith a déployé ses activités en Europe, aux États-Unis, et plus récemment en Asie.
Pour les 130 élèves de CM1/CM2 de l’école Gallieni, c’est un parcours de six mois d’ateliers qui s’achèvera le 25 juin. Au contact avec l’équipe du jeune chef de cœur, leurs six enseignants ont aussi été formés et les ont accompagnés depuis janvier, au quotidien, dans l’apprentissage du chant choral. « Dans ce projet, c’est le parcours de ces enfants qui me touche et me passionne, témoigne Corinne Herbay. Leur découverte de la musique, et tout ce que cela produit pour eux et pour leurs familles ». Les enseignants l’assurent, les enfants sont plus concentrés sur leur travail, plus engagés dans les apprentissages et développent une nouvelle sociabilité autour de ce « grand projet collectif ». Face aux enfants investis dans cette opération et présents sur scène, la salle de 600 places sera complète, mêlant spectateurs du festival et familles d’Orgeval, dont certaines n’ont jamais assisté à un concert de cette envergure. C’est toute une partie du tissu social du quartier qui se trouve transformée par ce projet.
Sing’In est rendu possible grâce à l’appui du fonds de dotation Philanthropic ArsNova, initié par la maison de champagne Taittinger, « partenaire financier, mais d’abord partenaire de cœur » des Flâneries musicales de Reims, selon les mots de Corinne Herbay.
À la tête du fonds Philanthropic ArsNova, Marie Rouvillois, sa directrice, explique la stratégie mise en œuvre : « Nous veillons toujours à ce que l’accompagnement d’ArsNova bénéficie à des projets qui ne soient pas des ‘one shot’, mais qui profitent vraiment sur le temps long à leurs bénéficiaires. Nous préférons que ceux-ci soient moins nombreux mais que leur rencontre avec l’art s’inscrive dans la durée ». Pour Sing’In, elle a apprécié « le projet dans son essence même, mais aussi la méthodologie employée, qui sort du dogme pour offrir l’accès au chant au plus grand nombre. Le concert final est un moment de joie pour ces enfants. C’est souvent la première fois qu’ils vont au spectacle, et bien souvent, c’est la même chose pour leurs parents ».
Le fonds ArsNova, que préside Pierre-Emmanuel Taittinger, entend s’investir peu à peu au sein du CHU de Reims, mais aussi dans quelques établissements pénitentiaires, et toujours sur un partenariat de longue durée. Avec les Flâneries musicales, le partenariat engagé permet à ArsNova de disposer de places au concert. « Nous les offrons ensuite à des associations investies dans le champ social, que nous accompagnons tout au long de l’année dans d’autres programmes », précise Marie Rouvillois. Là encore, pour que ce travail produise ses effets, le moment du concert est précédé d’une action de médiation, d’une rencontre ou d’une petite conférence. Sur un temps qui dépasse la consommation culturelle rapide, une nouvelle fois.
