Pour faire entendre leur voix à l’unisson, les Frac se réunissent autour de l’association PLATFORM. Une aide apportée à ces structures afin de les accompagner dans leurs missions, et de leur permettre de jouer au mieux leur rôle dans la société, dans la promotion de l’art contemporain.
Créés il y a 40 ans, ils sont aujourd’hui toujours en place et assurent chaque année le rayonnement de l’art actuel international dans toute la France. Les Frac (Fonds régionaux d’art contemporain) ont vu le jour dans les années 1980 sous la tutelle du ministre de la Culture en poste à l’époque, Jack Lang, pour incarner la décentralisation culturelle. Leur mission, inchangée depuis leur création, se résume en trois axes majeurs : constituer un patrimoine d’art contemporain, le faire circuler et sensibiliser tout en menant les publics dans la rencontre de ces œuvres.
Histoire d’une vocation
Afin d’élaborer leur collection, les Frac disposent d’un comité d’acquisition, composé d’experts et de professionnels de la scène actuelle. Renouvelées tous les trois ans, ces quatre personnalités, dont une étrangère, sont commissaires, directeurs de musées, artistes… et permettent de mettre en place un ensemble représentatif de l’art du monde entier, et non pas que des régions. Au total, ce sont aujourd’hui 800 expositions par an qui sont organisées et 32 000 œuvres qui sont détenues par les Frac de France. Une offre grandissante qui pose désormais la question de gestion de ce stock.
Financés à moitié par l’État et par les régions, les Frac sont parvenus à concevoir un écosystème de l’art contemporain. Tels des dénicheurs de talents, ils misent sur les artistes vivants et émergents qui leur semblent les plus prometteurs et vont souvent être la première institution publique à acquérir leur travail. La médiation qui accompagne la promotion des artistes est donc primordiale et fait des Frac des espaces d’innovation constante dans ce domaine. C’est un rapport bilatéral, chacun participe à l’expérience de l’œuvre, et non pas une entité qui inculque son savoir de manière professorale. Les expositions sont amenées à être diffusées, elles ne se cantonnent pas aux murs des Frac, et peuvent avoir lieu entre les différentes régions de France comme à l’étranger.
Chanter à l’unisson
Pour les soutenir dans chacun de ces objectifs, soutenir la création contemporaine sur l’ensemble du territoire français, faire conjointement investir l’État et les régions dans des projets communs, les Frac peuvent compter sur l’appui de PLATFORM. Association du réseau des Frac, présidée par Vitalie Taittinger, elle rassemble et fédère les 23 structures. Partageant, par extensions, les mêmes ambitions que les Frac, PLATFORM se définit aussi par des missions qui lui sont propres. Son rôle est avant tout de les représenter au niveau national, de faire l’intermédiaire entre ses entités, l’état et les collectivités. De les réunir pour porter une voix commune sur les grandes orientations, les budgets ou les projets de loi, comme actuellement le fait de défendre la rémunération des artistes lorsque leurs œuvres sont exposées.
Elle les assiste également dans leur communication et a pour but de les valoriser à travers la presse ou via le nouveau site internet PLATFORM mis en place. Mais c’est aussi un levier pour organiser conjointement des projets collectifs pour véhiculer les créations. Dans ce cadre, un partenariat avec la Fondation Proa en Argentine est en cours pour une exposition fin mai. Sur le territoire français, on a pu voir en avril dernier l’installation d’œuvres en plein air pour le week-end WEFRAC qui célèbre tous les Frac de France. De nombreuses perspectives collectives, dont l’anniversaire des 40 ans des Frac ne fera pas exception. Autant de projets collectifs pour lesquels PLATFORM agit comme le trait d’union entre les Frac de France, l’État et les collectivités.